Triangles

Un petit pays neutre, coincé entre les forces de l'Axe et les Alliés. Un homme écartelé entre deux femmes. Durant les derniers mois de la Seconde Guerre mondiale, les relations triangulaires tissent drames et désirs sous les yeux innocents de la petite Lucie, réfugiée en Suisse, sur la Riviera vaudoise, après le bombardement de la ville de Marseille.

Les habitants de la Villa, où elle est accueillie, sont à l'affût des dernières nouvelles du conflit. Ils écoutent Radio Londres, lisent la presse locale et trompent leur attente et leurs angoisses. Colombe vocalise sur les airs de Papageno, Adrien joue du violoncelle et s'exerce à des tours de magie, Camille guette les trains ennemis qui traversent, chaque nuit, la petite gare proche. La jeune Française observe ce trio aux relations étranges et ambiguës. Elle pose des questions auxquelles personne ne répond, dessine des portraits insolites et écoute les Scènes d'enfants de Schumann avant de déclencher le drame. Car une intruse s'est immiscée dans le huis clos feutré de la Villa et sème la discorde. La Petite plonge, tête baissée, dans le monde des adultes et prend le risque d'être chassée. Les passions se déchaînent avec, en écho, les derniers soubresauts de la tragédie mondiale. Sur les bords de la mer Noire, les Big Three, Staline, Churchill et Roosevelt, décident du sort des nations, tandis que le trio de la Villa se défait et se refait comme les triangles d'acier du magicien devenu franc-maçon.

Comme son titre l'indique, Triangles s'attache aux symboles qui s'inscrivent dans cette forme géométrique millénaire. Le roman met aussi en relief une vision inhabituelle de la guerre, vue non plus par des acteurs ou des victimes, mais par des spectateurs préservés par la frontière et la neutralité de leur pays.