Port-cros en 1886, île de quarantaine

Un an après le bouleversement imposé par la pandémie de Covid-19, Claire Paulhan, éditrice et historienne de la littérature, s'est intéressée à l'année 1886 : une épidémie de choléra sévissait déjà, et Port-Cros fut alors choisie comme île de quarantaine pour les soldats qui revenaient des guerres du Tonkin et de Madagascar.

Cette sauvage petite île en face d'Hyères, large d'un peu plus de 4 kilomètres, habitée alors par une soixantaine de pêcheurs, métayers et garde- chasses, fut aménagée en urgence par le génie militaire selon les préconisations des médecins spécialistes des maladies coloniales et de l'hygiène. Dès la fin mars 1886, des soldats malades et contagieux débarquèrent par centaines pour être traités et isolés, le temps d'une quarantaine, dans des lazarets provisoires de Port-Cros et de Bagaud, constitués de nombreuses tentes et baraquements.

Pendant huit mois, les infirmières soignèrent, les administrateurs enregistrèrent, les curés procédèrent aux extrêmes-onctions et aux enterrements, la presse polémiqua. Une fois l'agitation retombée, les écrivains purent songer à des intrigues romanesques, qui prendraient pour cadre l'île de Port-Cros, envahie par les « cholériques ».

Claire Paulhan a mené une enquête à partir de la presse de l'époque , elle la prolonge par quelques écrits littéraires évoquant cette épidémie qui marqua les esprits et qui n'est pas sans rappeler ce que nous vivons depuis mars 2020.