La théorie des cordes : poèmes funambules

La théorie des cordes

D'après la théorie des cordes, notre monde serait composé de minuscules dimensions vibrant les unes avec les autres. Dans son univers poétique, Pierre Faury l'a traduite ainsi : écrire, c'est chercher à faire résonner les mots pour y puiser le courage d'être soi.

Sa théorie des cordes capte ce moment où l'on vacille entre l'adolescence et l'âge adulte, là où les rêves se heurtent à la réalité et où les failles peuvent aussi devenir des forces. C'est un parcours sur le fil de l'existence, où chaque fragilité devient une corde à apprivoiser, surtout lorsque « grandir » rime avec « tomber ». Mais si l'on souffre parfois jusqu'à en perdre l'équilibre, si l'on aime souvent jusqu'à s'en brûler les ailes, la parole, elle, demeure debout.

Oser faire entendre sa voix, c'est accepter de devenir funambule et défier le vertige.

Si ce qui est beau ne l'est qu'une fois,

ce qui est vrai peut redoubler.

Et cela n'a rien de rationnel,

Mais je tiens par cette phrase,

qui m'empêche de couler :

Si je suis l'ombre de moi-même,

c'est qu'il me reste du soleil.

Je veux des mots au sang pur.

Au sens dur.

Des mots dont on s'empare,
Sans peur.
Pas des mots orphelins.

Sans père.